La bouche au cœur du corps

Christine ROMAGNA  MCU PH CHU Dijon
 
La bouche au cœur du corps
      Co-morbidité : à la recherche des liens…        
 
Tout praticien a le devoir de se tenir au courant des dernières acquisitions dans le domaine des techniques et d’actualiser ses connaissances scientifiques. C’est la raison pour laquelle la formation continue est désormais obligatoire. 
Mais elle est surtout utile pour le bien-fondé des traitements que nous proposons à nos patients, et enrichissante d’un point de vue personnel pour les praticiens que nous sommes. 
En effet, les rencontres maintiennent en éveil notre curiosité, nous permettent d’avoir un sentiment d’appartenance à un groupe, et sont tantôt rassurantes, quand elles nous confirment les choix que nous avions pris, seul en conscience, tantôt stimulantes, quand elles nous incitent à remettre en question nos habitudes, et ouvrent le champ des possibilités diagnostiques et thérapeutiques.
 
La SFOPSH place les séminaires qu’elles organisent sous le signe de la rigueur scientifique, préalable requis dans notre métier, en donnant la parole à des intervenants universitaires, hospitaliers, des cliniciens reconnus. Mais elle lui ajoute une autre dimension : l’acceptation des autres domaines de compréhension de l’être humain.
Tout ce qui peut approfondir, enrichir, élargir notre capacité d’écoute, d’analyse de la situation bucco-dentaire d’un patient ; tout ce qui n’est pas dans le plan physique, corporel, histologique, mais qui se situe au niveau psychique, psychologique, ontologique ; tout ce qui peut nous permettre de mieux appréhender les problèmes, le mal-être, la souffrance, les peurs, les réticences… tout ce qui peut aussi nous permettre de réfléchir à la bouche d’une manière artistique, ludique, spirituelle, culturelle, symbolique, donc différente de notre approche habituelle souvent stricte et aseptisée…
Nous ouvrons donc nos séances de travail à des médecins, à des psychosomaticiens, à des soignants, à des experts en sciences humaines, qui nous apportent leurs éclairages complémentaires et nous permettent d’exercer notre art souvent exigeant du point de vue technique, dans des conditions rendues plus faciles par une meilleure relation praticien-patient, une approche plus complète, plus globale, une compréhension plus subtile.
Car leurs enseignements nous éclairent non seulement sur la psychologie et le comportement des patients, mais aussi sur nous-mêmes et notre aptitude à aider, prendre en charge, recevoir autrui, être disponible.
 
Le cours-séminaire des 3 et 4 Octobre 2008 propose d’étudier les rapports entre la bouche et d’autres organes du corps humain. On parle en médecine de co-morbidité, à savoir l’ensemble des causes qui peuvent produire une maladie, ou la présence simultanée d’affections somatiques chez une même personne.
Après avoir constamment rappelé ce que la science en dit et rapporté les preuves scientifiques, nous tenterons de mettre en évidence des liens entre ces pathologies, de faire apparaître un  sens possible et utile au soin. Nous nous attacherons à entendre ce que dit le corps pour pallier à ce que la parole ne peut dire, pour répondre aux besoins impérieux de la personne.
Il ne s'agit pas nécessairement de chercher des relations de cause à effet mais de s'intéresser à la notion de concomitance, de situer organes et fonctions les uns par rapport aux autres, d'étudier les processus qui les affectent dans leur déclenchement et leur déroulement en cascade.
La finalité étant de rechercher tout ce que nous pouvons améliorer en tant que chirurgien dentiste.
  Le lieu du cours s’harmonisera au mieux avec cette recherche, puisqu’il se déroulera dans la salle « Jean Sans Peur » de l’Hôtel Philippe Le Bon ! Cela ne s’invente pas !